DANS LES GRADINS DE SENEGAL-CAMEROUN

Publié le par senesports.over-blog.com

C’était... exceptionnel !

Jamais de mémoire de jeunes sénégalais, le stade Léopold Sédar Senghor n’a connu autant d’affluence.  Tous les records sont battus (Sénégal 92 ?). Comme la victoire (1-0) sur le Cameroun l’est, c’était aussi exceptionnel dans les gradins.

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La « finale » de la poule E des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations Gabon-Guinée Equatoriale 2012 a tenu toutes ses promesses. Si le spectacle sur le terrain a été un peu terne malgré la victoire de nos siens (1-0) ; sur les gradins, « le 12ème Gaïndé » a été impérial. Aucune place de disponible. Tout est occupé. Le stade Léopold Sédar Senghor est plien comme un œuf. Très petit pour contenir tout ce monde. Certains supporters n’ont malheureusement pas pu avoir accès aux tribunes. Ils ont suivis le match sur le palier, bloqués qu’ils étaient par les forces qui ne pouvaient les laisser passé car aucun siège n’étant disponible. Et on pouvait s’y attendre d’ailleurs.

La file de voitures renseignaient déjà le spectateur sur la foule qui devait être au stade. D’habitude très fluide à la circulation, l’autoroute a été même débordée à un moment. Mais l’embouteillage le plus énorme se situait au niveau de la bretelle qui relie l’autoroute au portail du stade. Nous y avons passé pas moins de quinze minutes, alors qu’il suffisait d’ordinaire de quelques fractions secondes. Tout d’un coup, un cortège de bus (plus d’une dizaine) débarque. Ce sont les supporters camerounais. Ils sont confiants. D’aucuns font le V de la victoire. De l’autre de la voie un groupe s’active pour autre chose. Dans cette immense foule, s’entremêlent, commerçants et rabatteurs. Ces derniers ont doublé les prix des tickets. Par exemple, l’annexe loge est vendu à 50000f Cfa au lieu de 25000f.

A l’intérieur, le stade est déjà le plein à rebord. Les deux premiers « Lions » a foulé la pelouse, Bouna Coundoul et Khadim Ndiaye ont eu droit à un tonnerre d’applaudissements. Mais quand le reste de la bande s’est pointé, c’était le délire. Mais à peine que les Camerounais « ont montré leurs têtes », des huées fusent de partout. Il a fallu que Samuel Eto’o apparaisse pour qu’elles cessent. Le capitaine des « Lions Indomptables » a même eu droit à des applaudissements nourris. Le « dieu Eto’o » est accueilli à manière. 17H55’ ! Le public retient son souffle. Les hymnes nationaux sont en train d’être exécutés. Le coup d’envoi est pour bientôt. Voilà qu’un drapeau géant du Sénégal fait le tour de Léopold Sédar Senghor. Et c’est parti sur le terrain.

Dès la 1ere minute, Papiss Demba Cissé sert un caviar à Mame Birame Diouf. Mais celui-ci rate. Sept plus tard, c’est au tour du passeur de se heurter au portier Kaméni. L’offensive à outrance (le Sénégal a joué en 4-2-4) du coach Amara Traoré semble fonctionner. Mais au fil du match, le milieu camerounais noie celui du Sénégal. Le liant entre la défense et l’attaque est cassé. Conséquence ? La bande au capitaine Mamadou Niang produit un jeu saccadé fait de longues passes en direction des attaquants. Malgré quelques contre sporadiques, les poulains d’Amara Traoré ne sont pas tranchants. Les visiteurs sont parfois même menaçants. Les quarante cinq première minutes sont à vite oublier pour les fans, qui n’empêchent, continuent à donner de la voix.

La seconde période commence sur le même tempo. La sortie de Papiss Demba Cissé est désapprouvée par le public. 60ème minute, le milieu de terrain Michael Tavares s’échauffe. Le stade s’enflamme. Amara prend le contre pied de tout le monde. Il préfère rentrer des attaquants. Dame Ndoye à la place de Mame Birame, Demba Bâ (73ème) qui remplace Cissé et Issiar Dia qui succède à son coéquipier de club, Niang. C’est ce dernier qui va donner du tonus au jeu du Sénégal. Très vif et percutant, il a déstabilisé le flanc gauche du Cameroun qui  a craqué à la 91ème minute. Sur une de ses percées, il élimine plusieurs joueurs avant d’adresser un centre à Demba Bâ dans la surface de réparation. Ce dernier dos au but, contrôle, pivote et d’une frappe sèche bat Kaméni. Sénégal 1, Cameroun 0. L’attaquant de West Ham vient de libérer tout un peuple.


La folle course d’Amara

Léopold Sédar Senghor est en flamme. Les fumigènes fusent de partout. Les cris de joie et une clameur populaire envahis le stade. Impossible d’attendre quoi que soi. L’ambiance a atteint son paroxysme.  C‘est indescriptible. Accolades, coups de mains, des cris de « on a réussi ». Bref, tout est bon pour exprimer sa joie. Les supporters qui depuis plus d’une trentaine de minutes redoublaient de champs et d’applaudissements qui assourdissaient tout le monde continuaient de plus belle. Abdoulaye Diagne Faye qui était devant nous n’était pas en reste. Confiant depuis le début, il avait, comme tout le monde du reste commençait à montré les signes d’inquiétude au fur et à mesure  que la partie avancée. Mais il n’a jamais « douté que le Sénégal va l’emporter ».

A quelques secondes de la fin, le banc du Sénégal ne tenait plus. Tout le monde s’est levé et n’attendait que le coup de sifflet final de l’arbitre tunisien. Dès que celui nous a libérés, Amara d’une folle course pénètre dans le terrain. Il est suivi de tout le monde….. et même les supporters qui envahissent la pelouse. Par centaine, ils ont sauté des tribunes.  Drapelets sur les mains, maillots, bracelets au tour es poignets, banderoles sur les têtes, tee-shirts…, tout aux couleurs du Sénégal, les jeunes courent dans tous sens tels des fous. Dehors dans l’enceinte du stade, certains ont improvisé des « sabaar ». Le Sénégal vient de dompter les Indomptables.

François MENDY

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